Les composants du parfum
Du point de vue chimique, le parfum est un complexe et savant mélange de substances odorantes. Au fil de l'histoire, les composants utilisés pour créer ces fragrances ont évolué, s'appuyant sur les progrès de la chimie. Seule la base de tout parfum est restée inchangée, l'alcool.
Ainsi, les tous premiers composants utilisés pour fabriquer les parfums furent ceux qui apparurent comme les plus évidents, les matières premières végétales.
-Tout naturellement, les fleurs ont été et sont toujours très utilisées, tant leurs pétales que leur rhizome. La rose, le jasmin, la tubéreuse, la fleur d'oranger ou encore la lavande sont celles que l'on retrouve le plus fréquemment dans les parfums actuels. Elles constituent la "note de coeur", qui a une durée de vie de 2 à 10 heures, et la "note de fond" qui reste odorante de 8 heures à plusieurs jours.
-Les fruits, et notamment les agrumes, occupent une grande place dans la parfumerie. Très présents notamment dans les eaux de Cologne, ils constituent la famille des hespéridés. La limette et la bergamote sont les agrumes les plus utilisés, et la vanille le fruit presque incontournable. Les fruits sont souvent associés à la "note de tête", dont l'odeur ressort dés l'application et qui dure jusqu'a 2 heures.
-Certaines matières végétales paraissent moins évidentes dans la fabrication d'un parfum mais sont également présentes. C'est le cas par exemple de l'utilisation de l'écorce pour la cannelle, de la résine pour l'encens, de feuilles telles que celle de patchouli, ou encore des herbes aromatiques et des épices comme le romarin et le cumin.
Afin de trouver de nouvelles odeurs, les fabricants de parfum se tournèrent également vers des essences animales. Pour des questions d'éthique, elles sont aujourd'hui synthétisées, mais garde un rôle essentiel : fixer les odeurs. On utilise actuellement 4 essences différentes :
-Le musc, sécrétion produite par le chevrotin, se présente sous forme de grains fortement odorants uniquement produits en période de reproduction.
-La civette, essence produite par l'animal du même nom, correspond à la sécrétion d'une odeur musquée.
-L'ambre gris, concrétion intestinale rejetée naturellement par le cachalot, est une matière très rare et coûteuse.
-Le castérorum, matière très odorante produite par les glandes de castor.
Enfin, l'essor formidable de la chimie au milieu et à la fin du XIXe siècle a permis de remplacer peu à peu les matières premières naturelles par celles de synthèse. Effectivement, l'utilisation de matières premières naturelles était souvent onéreuse et destructrice pour les espèces ciblées par la parfumerie. C'est dans les années 1830 que pour la première fois en France, des chimistes ont mit au point des techniques permettant de synthétiser des molécules odorantes. Mais pour réaliser cette synthèse, il faut en premier lieu en définir les composants, c'est à dire les molécules qu'il contient. Une fois les molécules identifiées grâce à des techniques d'analyse telles que le Head Space, elles sont alors recrées en laboratoire. Les progrès effectués par la chimie ont donc permis le développement du monde de la parfumerie et de l'amener à une échelle industrielle.
La forte avancée de la chimie moderne s'est également manifestée dans la diversité des techniques d'extractions.
